Choros a écrit:D'après ce que j'ai pu lire de-ci de là sur ce projet, il n'est pas question d'une mise en orbite lunaire mais d'un survol sur trajectoire de retour libre.
Autrement dit, le budget delta-v de cette mission serait d'abord investit pour se placer en TLI.
Or, une TLI c'est un delta-v d'environ 3 200 m/s.
Pour le retour, il y a deux options:
- injection en LEO (H1)
- retour au sol (H2)
Attention, ces deux hypothèses sont les miennes, je ne sais pas ce qu'ils mijotent pour Dearmoon.
Considérons d'abord la H1.Il s'agirait essentiellement d'annuler l'énergie initialement injectée pour se mettre en TLI.
Donc 3 200 m/s à annuler.
Ce qui nous fait un budget delta-v global de 6 400 m/s
A mettre en rapport avec les 7 000 m/s envisagés précédemment comme budget delta-v global du Starship (je ne me suis pas amusé à vérifier les calculs de l'hypothèse, tant elle est conditionnée par des éléments que nous ne connaissons pas, en premier lieu la masse finale du vaisseau et donc sa fraction massique), mais il serait envisageable que le Starship décélère uniquement à la force de ses moteurs pour se replacer en LEO.
Une autre option serait un aérofreinage consistant à retirer uniquement tout ou partie de ces 3 200 m/s.
Voyons voir maintenant du côté de la H2.Là, il faudrait non seulement annuler les 3 200 m/s de la TLI, mais aussi les 7 800 m/s de la LEO.
On retrouve ici les 11 000 m/s de
@Thierz (la fameuse "seconde vitesse cosmique").
C'est beaucoup demander au bouclier thermique. Un effort comparable à celui demandé pour Apollo ou Artémis.
MAIS le Starship a encore du jus dans ses réservoirs (entre 3 500 et 3 800 m/s de delta-v pour faire simple).
Le plus probable, c'est de procéder comme pour un retour de premier étage de Falcon 9: effectuer un "entry burn" qui réduit drastiquement la vitesse.
En pratique, ramener le delta-v à environ 7 800 m/s, soit une rentrée classique depuis la LEO.
En conclusion, que ce soit pour la H1 comme pour la H2, les contraintes sur le bouclier thermique pourraient ne pas être plus importantes que pour un retour classique depuis la LEO.
Ce qui rend inutile le développement (et le coût) d'une technologie dédiée pour gérer le retour lunaire.
Bien sûr, tout ceci n'est qu'hypothèse et élucubrations d'un béotien qui n'a pour lui que sa passion et sa curiosité pour la conquête spatiale.
C'est donc critiquable à souhait.