PierredeSedna a écrit: Un investissement dans une technologie nouvelle, avec retour sur investissement garanti en moins de trois ans, une technologie, donc, qui rend la France plus compétitive et qui pour une fois créée de l'emploi là où il faut en créer… Mettre le pied de l'Europe dans l'étrier de la réutilisabilité dans le spatial et redonner du moral aux équipes ?
Toute idée mérite d'être étudiée. En prenant bien sûr en compte tous les paramètres concernés. Je précise que je n'ai ni la compétence, ni la prétention d'être capable les recenser de façon exhaustive.
D'abord une remarque, la France n'est qu'une des nations participantes au programme des lanceurs européens, donc il faut raisonner dans ce cadre.
La fabrication de la coiffe est assurée par la société suisse RUAG (maître d'oeuvre) qui est partenaire de longue date du programme spatial européen.
Récupérer des coiffes et les réutiliser, cela veut dire réduire fortement le nombre qui sera commandé à cette société (et aux sous-traitants) chaque année.
On connait l'intérêt du président Macron pour l'Europe, et ses compétences jupitériennes sur l'espace, mais de là à lui demander de se charger de cette re-négociation de contrat avec une sociéte privée suisse.
Ce serait une question chaud-bouillant à soumettre lors de la ministérielle de l'ESA peut-être ?
Une commande avait été émise de coiffes destinées à 18 Ariane 5 (portant sur 6 par an de 2019 à 2022).
La société a modifié la technique de fabrication pour du "hors autoclave" afin de réduire les coûts.
Réalisée en fibres de carbone, la coiffe de charge utile se compose de deux demi-coques qui se séparent dans l’espace. Depuis peu, ces coques sont cuites dans un four industriel, et non plus dans un autoclave, un processus moins gourmand en énergie. De plus, grâce à ses dimensions, le four industriel peut cuire une demi-coque complète d’un seul tenant. Ce processus permet d’éviter l’intégration verticale des différents éléments constituant les coques — une opération à la fois fastidieuse et onéreuse —, mais également de diviser par deux les délais de production. RUAG peut ainsi augmenter son volume de production et accélérer la livraison de ses coiffes de charge utile
.
Ces améliorations concerneront aussi Ariane 6
http://www.jeccomposites.com/knowledge/french-composites-news/une-coiffe-en-fibre-de-carbone-pour-ariane-6
Pour ma part d'un point de vue technique, je ne sais pas si cette "coque" en composite de fibre de carbone pourrait résister à l'échauffement qui se produit suite à un largage à environ 106 km d'altitude.
J'ai posé la question (mon post précédent) si Space X utilisait aussi un composite (qui a l'avantage de la légéreté) ou bien de l'inconel* qui résiste bien à l'échauffement mais pèse plus lourd (ce qui est au détriment de la CU maximale possible) .
Pour l'instant pas encore de réponse. 8-)
* alliage d'acier spécial prévu pour le Starship
Donc avant d'acheter un bateau, de l'équiper d'un filet, d'embaucher l'équipage, et de le poster à Pariacabo ..... il y a quand même matière à réfléchir sérieusement.