giwa a écrit:Et puis franchement je me demande si vraiment le risque est grand car la méthode de Sabatier ne fait appel à aucune technique non encore maitrisée et à part les catalyseurs, il n’y a que des fluides dans ce processus ce qui facilite le processus de production et sa miniaturisation
Si le risque que cela ne fonctionne pas est marginal, on peut se poser 2 questions fondamentales :
1) Pourquoi vouloir le tester ? (tant qu'on y est, on pourrait aussi envoyer une combinaison spatiale sur Mars, la faire fonctionner en simulant la présence d'un humain et vérifier que tout se passe bien en terme de température, pression, composition de l'air ...)
2) Pourquoi envisager une production d'ergols avant l'envoi des humains (tous les scenari que je connais le proposent, mais la justification ne tient plus).
Mais au fait, pour en revenir à MSR, quelle est la raison invoquée pour justifier la mission ?
J'ai lu que c'était la "suite logique" pour monter en complexité et se préparer dans la perspective d'envoyer des humains. Mais dire que "c'est logique" n'est pas un argument, c'est plutôt la méthode Coué qui est bien connue pour son manque de rationnalité.
En fait, comme le suggère Montmein69, on peut invoquer comme raison la complexité de certains tests en laboratoire qui ne peuvent être réalisés facilement par des robots. Au passage, ce faisant, cela revient à dire que la robotique a ses limites et que l'intervention humaine est nécessaire à un moment ou à un autre. Bref, poursuivons le raisonnement. Si on envisage plus tard des missions habitées (avec tout le matériel de laboratoire), on pourra faire de nombreuses expériences à ce moment là. De plus, au niveau de l'analyse de sol, on ne sera pas limité à 1 endroit très spécifique de la surface martienne comme le sera MSR. D'ailleurs, ce point faible de la mission me parait très critique, car comme l'a souligné Giwa, l'atterrissage n'est pas très précis et il peut donc se faire dans une région peu intéressante. De plus, il est bien connu que la diversité des régions martiennes est très importante, donc on ne pourra pas généraliser à partir d'1 échantillon (la mesure de corrosité de la poussière est par exemple non généralisable !).
Et donc pourquoi cette mission MSR, puisque la mission a des points faibles évidents et qu'on aura très certainement la possibilité de faire plein d'expériences lorsqu'il y aura des humains sur place ?
Autre raison : pour monter en complexité et maitriser un peu mieux les futures missions martiennes habitées ?
Pourquoi pas, mais dans ce cas, il faut qu'il y ait des similarités de mission et de technologies entre MSR et les futurs missions habitées. Hélas, si on regarde en détail, il y a très peu de choses en commun. C'est un peu comme si on préparait un voyage en camion avec un vélo ...
il n'y a que la route qui reste la même, tout le reste, ou presque, change ! On peut en discuter si vous voulez ?
Bref, je suis très critique sur cette mission MSR. Pas parce que ça n'apportera rien, mais parce qu'AMHA, il y a un risque important que ça n'apporte finalement pas grand chose, ni d'un point de vue scientifique, ni du point de vue de la préparation des futures missions habitées.
Quand on sait en plus que le risque d'échec est sans doute du même ordre voire plus que celui d'une mission habitée (si, si, je veux bien là encore qu'on en discute, mais je le pense sincèrement), il y a de quoi se poser des questions.
A+,
Argyre