Ayant eu quelques doutes sur certains points techniques, je vous propose ici de discuter des différentes options pour aller sur Mars et de leur niveau de sécurité.
Je me base notamment sur un rapport du CNES qui date de 2005, écrit par Elisa Cliquet et intitulé :
"Scénarii et architectures de missions habitées vers Mars"
Il est distingué 5 scénarii :
A) Mars Direct (pas de rdv en orbite terrestre ou martienne, propulsion tout chimique, ISRU pour ergols du retour)
B) Mars semi-direct (comme Mars Direct mais + ISRU uniquement pour le véhicule de remontée, + véhicule de retour plein déjà prêt en orbite martienne (NTR=nuclear thermal rocket), + rdv en orbite martienne)
C) Mission minimisant les besoins en lanceur (assemblage en LEO, tout chimique)
D) NEP 10 MW (NEP=Nuclear Electrical Propulsion, pas d'ISRU, gros assemblage en LEO, démarrage du nucléaire à altitude 1000 km)
E) SEP (SEP=solar electric propulsion, montée sur plusieurs semaines de LEO vers une orbite très elliptique, rdv avec équipage, puis comme C
Note : La possibilité d'un système Vasimr est mentionnée mais pas étudiée. Je pense que ça doit être très proche du scénario D, à confirmer.
Le bilan au point de vue des riques est le suivant, à prendre avec des pincettes, car de nombreux critères sont ad hoc et beaucoup d'inconnues subsistent. Voici les notes. Attention, le meilleur scénario a la note de risque la plus faible :
A :3,9765
B : 5,86225
C : 5,4481
D : 4,61395
E : 6,27205
Ce serait donc A (Mars Direct) qui serait le scénario le moins risqué. La raison fondamentale avancée par l'auteur est que ce scénario n'implique aucun rendez vous en orbite et qu'il comporte un certain nombre de back ups.
Toutefois, un scénarion D2 (variante de D) est envisagé plus en détail et semble prometteur, avec des risques du même ordre que ceux de A, mais avec encore beaucoup d'inconnues et une augmentation de la complexité globale.
Pour Lambda0 : les conclusions de ce rapport semblent donc aller dans le sens que je disais, à savoir que concernant la navigation, les nouvelles techniques de propulsion envisagées pour réduire les temps de trajet ne minimiseront pas les risques, ce serait même le contraire.
De plus, un problème fondamental pourrait exister : en cas d'accélération /décélération plus ou moins continue, il serait impossible d'avoir une rotation du vaisseau pour simuler une pesanteur artificielle.
Cordialement,
Argyre