gcayatte Dim 27 Jan 2008 - 15:52
Bonjour
pardonnez, cher Mustard, mon silence suite au mail que je vous ai envoyé cette semaine, j'étais en train de terminer mon film, pour qu'il soit bien diffusé mardi en Belgique.
Tout d'abord, je m'insurge sur le petit texte que la télé belge à mis a dispo des journaux télé. Mais que voulez-vous ? on ne peut pas tout contrôler !
Le film, vous le verrez sur France 3 en avril, n'est pas anti-spatial... Ce n'est pas un film technique non plus, à l'image des docs que vous avez cité dans vos conversations (notamment le film de la BBC, auquel je préfère celui de History Channel).
Mon film est anti-budgets réduits, anti-compromis politique, anti-organisation foireuse... Dans un sens, c'est film de bureau, de mauvaise ambiance autour de la machine à café, mais c'est aussi un film d'histoire sur le Programme Navette, qui revient sur la décision de faire le Shuttle et qui fait le lien entre les compromis qui ont abouti au design de la Navette et le morceau de mousse de la taille d'un attaché-case. Je n'ai cherché en aucune manière à discuter de la validité du programme spatial (bien au contraire, je suis un fan !), pourtant j'ai cherché à illustrer la phrase que l'un de mes interlocuteurs, membre de du CAIB, dit dans le film : il existe un contrat tacite entre l'équipage et le sol qui stipule que les équipages font tout pour réussir leur mission, et que le sol fait tout pour ramener les équipages sain et sauf... Et il semble que ce contrat a été rompu à l'occasion de la Mission STS 107.
J'ai mis cinq années de persévérance à réaliser ce film, et bien entendu, je le livre à la critique de mordus comme vous l'êtes, mais aussi au public qui n'y connait pas grand-chose, mais qui je l'espère saura y trouver son compte notamment dans l'évocation de la "normalisation de la déviance", qui a, selon moi, abouti à l'accident de Columbia.
C'est aussi une oeuvre de respect pour les équipages qui partent, au nom de l'Humanité toute entière, faire la-haut des choses que ni vous ni moi ne sommes capables de faire. Quand ces sept personnes sont parties, c'est un bout de notre humanité qui est partie avec eux. Si voux avez vu le film que j'ai consacré à Claudie Haigneré en 2001 (Une femme dans les Etoiles), vous constaterez le profond respect que les cosmonautes ou astronautes m'inspirent. Mais ce respect n'implique pas nécessairement un regard béat au nom de leur supposé héroîsme. Pour avoir cotoyé de près pas mal d'astronautes, j'ai surtout compris que ce sont des travailleurs sur-polarisé, à la volonté de fer.
Je me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions si quelques uns d'entre vous voient la diff belge. Sinon, rendez-vous en avril !
Amicalement
Gilles Cayatte