SEOUL, 2 avril (Reuters) - La Corée du Nord a commencé à alimenter en carburant la fusée de longue portée qu'elle prévoit de lancer entre le 4 et le 8 avril, a annoncé la chaîne de télévision CNN.
La Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis estiment que ce lancement, présenté par Pyongyang comme destiné à mettre en orbite un satellite de télécommunications, est en fait un test déguisé du missile à longue portée Taepodong-2, conçu pour atteindre les Etats-Unis.
Le ravitaillement signale que la Corée du Nord en est au stade final de ses préparatifs pour le lancement, ont déclaré des responsables militaires à CNN selon une information diffusée jeudi à Séoul.
Selon des experts, le début du chargement signifie que l'engin sera prêt à décoller dans trois ou quatre jours.
En outre, la Corée du Nord a déployé ses chasseurs les plus récents sur un terrain près du site de lancement de Musudan-ri pour parer à toute éventualité, a annoncé le principal quotidien sud-coréen, le Chosun Ilbo.
Pyongyang a menacé de s'en prendre à tout avion militaire américain qui "interférerait" avec le lancement prévu. Les Etats-Unis, qui ont des navires intercepteurs de missiles dans la région, ont fait savoir qu'ils n'avaient pas l'intention d'abattre la fusée après son lancement.
Ce lancement sera le premier grand défi pour le président américain Barack Obama dans ses relations avec la Corée du Nord, dont les efforts de construction d'un arsenal nucléaire ont entraîné une détérioration des relations entre les deux pays.
A Londres mercredi, un responsable américain a déclaré sous le sceau de l'anonymat en marge de la réunion du G20 que Washington répondrait à un lancement par Pyongyang en portant la question devant le Conseil de sécurité de l'Onu.
Les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon estiment qu'il n'a pas de différence entre le lancement d'un satellite et d'un missile parce que dans les deux cas, c'est le même lanceur qui est utilisé, c'est-à-dire le Taepodong-2.
Celui-ci avait explosé peu après son premier vol d'essai, en juillet 2006.
Ces pays estiment que ce lancement contrevient aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies imposées à la suite du premier test en 2006 et d'un essai nucléaire nord-coréen quelques mois plus tard.
(Jon Herskovitz, version française Danielle Rouquié)
e-mail modéré