Argyre a écrit:
Quand on est enfermé dans un vaisseau, que celui-ci se déplace en vitesse uniforme ou ne bouge pas, il n'y a pas de différence (principe de relativité), je ne vois donc pas en quoi l'éloignement pose problème.
En ce qui concerne la durée du voyage, si cela posait un réel problème physiologique ou technologique, on aurait planifié depuis longtemps des séjours de 3 ans dans l'ISS, ou à l'époque dans la station MIR des Russes.
Si on ne le fait pas, c'est sans doute parce qu'on estime qu'il n'y a pas grand chose à apprendre de plus avec un tel séjour. En effet, on (surtout les Russes) a constaté que les paramètres physiologiques finissaient par se stabiliser au bout d'un certain temps (moyennant des exercices physiques quotidiens avec des machines dédiées et quelques cachets ...).
De plus, pour les missions habitées martiennes, il semblerait qu'on s'oriente plutôt vers une mise en rotation du vaisseau pour obtenir une petite gravité artificielle. Dans de telles conditions, les effets de l'impesanteur deviennent négligeables.
Il y a le problème de l'exposition aux radiations, même si j'ai admis dans une autre discussion qu'il semblait y avoir des solutions, même si ça reste limite et qu'il y a beaucoup d'incertitudes.
Pour ce qui est des effets de l'apesanteur, on peut effectivement, au prix d'une conception plus complexe, mettre une partie du vaisseau en rotation.
Cependant, une fois sur Mars, les astronautes seraient soumis pendant plus de 500j à une gravité réduite à 40% : on suppose que ce n'est pas un problème et que les effets éventuels sont réversibles.
Il faut également compter avec la psychologie : les astronautes partant pour un tel voyage auront beau avoir le feu sacré, 3 ans, c'est très long.
3 ans à respirer de l'air en conserve, à suivre des procédures, dans un milieu hostile qui ne pardonne pas les erreurs, et ces communications avec la Terre, si longues...
La grande différence aussi avec des séjours en orbite est qu'en cas de problème, on ne peut par dire "pouce!" et interrompre l'expérience.
Pris individuellement, chacun de ces problèmes ne serait peut-être pas rédhibitoire, mais si on ajoute et combine tous ces risques, on peut douter de la faisabilité de missions interplanétaires d'aussi longue durée.
A+