Atlantis Mar 4 Oct 2016 - 22:44
Je me rappelle un article dans un journal américain (si seulement je me rappelait lequel :scratch: ) d'il y a une dizaine d'année à propos de l'aventure spatial en général et de cette option de devenir un jours une espèce multi-planétaire en particulier. Cet article énumérait les difficultés technologiques, financières et sanitaires pour y parvenir, mais y rajoutait une autre, d'ordre psychologique. Pas celui régulièrement évoqué que devrait rencontrer les astronautes qui feraient ce voyage de plusieurs mois loin de la Terre, dans un vaisseau étriqué, ni même de celui de ceux qui décideraient de rester sur place, loin de la Terre, de leur famille et amis, toutes deux contemplés dans le chapitre consacré aux problèmes sanitaires, précédemment évoqué.
Non, le problème psychologique qui était soulevé était celui de l'opposition à ce genre de voyage ou de colonisation lointaine, par ceux qui reste sur Terre (et qui n'ont aucune envie de partir). L'argument massue toujours évoqué par ces derniers était que "cela ne sert à rien" et que c'est trop chère eut égard aux besoins terriens de vaincre la maladie, la misère, la pollution,etc...Je passe sur l'argumentaire et contre argumentaire de l'auteur de l'article, pour passer directement à sa phrase de conclusion que j'ai retenue par cœur:
"Il y a ceux qui veulent rester à la maison et ceux qui veulent partir. Tout ce qu'il faut, c'est que les premiers restent donc à la maison MAIS qu'ils n'empêchent pas les seconds de partir."
En fait son argumentation portait sur un certain sentiment de trahison que ressentirait ceux qui reste envers ceux qui veulent partir, ce sentiment (majoritairement inconscient) se traduisant par un certain ressentiment (involontaire) et par un refus de financement de l'activité spatiale en générale par peur de rendre possible un jour ce départ, cet abandon.
L'argumentaire de Musk, en 2011 je crois, était que "il est tout à fait raisonnable de consacrer le plus d'argent possible à résoudre les problèmes bien terrestre" (malheureusement une grande part des richesses produites par l'humanité ne sont pas canalisées dans la résolution de ces problèmes, mais plutôt dans leur aggravation et dans la création d'autres).
Selon lui, "les humains doivent disposés de 99% des richesses produites pour mener leur vie dignement et pour résoudre tous les problèmes qui existent, mais ils pourraient réserver le 1% restant pour se construire une assurance vie (un pied à terre sur Mars selon lui) au cas ou quelque chose arrivait à notre bonne vieille Terre".
Et il est vrai que l'argent que l'on dépense pour assurer sa voiture, sa maison ou notre propre vie, au moment de le payer, on rechigne toujours un peu, ou du moins on se pose la question si cela est bien utile. Ors, justement, quand on a un pépin, on est bien content d'avoir une assurance. Il est vrai que l'on espère toujours que cela ne sera jamais nécessaire, mais cela peut arriver à n'importe qui d'avoir un accident de la route ou un problème avec une bouteille de gaz chez soi.
La logique des 1% cela donnerait, aux USA par exemple, un budget de la NASA de environ 45 milliards de dollars (le budget actuel représentant environ 0,43% du budget fédérale annuel US).
Si l'on prends en compte l'ensemble des richesses produites en un an sur Terre, je crois que c’était un peu plus de 55 Trillions de dollars l'année dernière, cela reviendrait à dire que l'on pourrait investir dans l'aventure spatiale près 550 milliards de dollars annuellement. En faisant de mémoire la somme des budgets civils (pas facile de faire la distinction pour des pays comme la Russie ou la Chine, entre budget spatial civil et militaire), je crois que l'on doit être dans les 50 milliards en ratissant vraiment très large, soit moins d'un dixième! On a donc de la marge! (on rappellera, de mémoire toujours, que le budget en dépenses militaires mondiales doit être d'environ 1000 milliards de dollars annuels, celui des USA étant d'environ 500 milliards (sans compter le budget de l'Homeland Security qui doit être près des 200 milliards)).
Personnellement, je me demande ce que ferait SpaceX avec un budget de seulement 5 milliards par an...vu tout ce qu'ils font déjà avec un budget de R&D annuel évalué à moins d'un dixième de cette somme (entre 300 et 400 millions annuels, mais estimation lut dans reddit il y a quelques mois, donc à prendre avec des pincettes quand même).