A mon avis, les conditions atmosphériques durant la descente sont sorties de l'enveloppe du module, ce qui pourrait expliquer l’éjection du parachute à une altitude trop haute. La vitesse verticale a peut-être ensuite été trop elevée, ce qui est cependant contradictoire avec la coupure prématurée des rétrofusées. Ou alors c'est des bourrasques qui ont entraîné une dérive latérale non rattrapable ?
Sur le sujet de la communication, je pense aussi que l'ESA a de gros gros efforts à faire.
Pour Mars Express, vous rappelez-vous ce qui avait été fait pour le grand public ? Alors voyons Mars, humm, c'est rouge, donc, humm ... pour le public c'est quoi le rouge ?, OH ! je sais, allez hop, on met un pot de peinture Ferrari dans la sonde. Oui oui, véridique, c'est ce qui s'est passé. De plus, la perte de Beagle 2 a complètement éclipsé la réussite de Mars Express (ici ce sera la même chose).
Huygens, les premières images ont été diffusées sur Internet par un amateur. Elles n’apparaîtront que plusieurs heures plus tard sur le site officiel de l'agence.
J'ai suivi la fin de Rosetta avec des planétologues dans un labo du CNRS. Au moins l'un d'eux n'a pas caché sa consternation. Utilisation de skype, passage en direct de personnalités qui n'étaient même pas prévenues que la diffusion avait commencé (confusion sur les visages, et je ne parle même pas du cadrage), passages de vidéo récapitulatives DURANT la descente, pas de compte à rebours, pas de scénarisation explicitant le plongeon de l'orbiteur vers la comète, graphique de la porteuse et des données apparaissant à l'écran sans la moindre explication ou mise en contexte (super pour susciter des vocations), ambiance d'enterrement, défilé de types austères dans des costumes gris, pas le moindre jeune, et le clou du spectacle après la perte du signal : les caméras ont filmé la salle de contrôle en train de se vider à vitesse grand V. A un moment, on a vu un type à l'air ennuyé balancer un crayon sur sa table, foutre son portable dans son sac et sortir, comme ça, genre marre de ce truc, heureusement que c'est fini.
Et ensuite ... Schiaparelli : deux LIVES (lequel choisir, on ne sait pas !), les journalistes du Figaro qui commencent à paniquer quand ils s’aperçoivent que les LIVE ne démarrent pas (ils ont aussi émis quelques commentaires éloquants), le correspondant à Darmstadt qui ne peut pas mettre la main sur la moindre info, et surtout, le truc qui me fait bondir, au moment où l'atterrissage a lieu, l'ESA a passé un résumé de la mission, avec des images du lancement.
Je veux dire, OK, il fallait le temps d'analyser les changements survenus sur la porteuse (encore que les américains font ça en temps réel avec leurs sémaphores), la télémétrie arrivait dans le pire des cas le lendemain, mais bon sang, quand une sonde atterrit sur Mars, et même si la seule chose qui nous rattache à l'événement c'est une ligne verte qui bouge sur un écran, on se place dans l'instant présent et on commente le truc en direct !
Mais là encore, comme Rosetta, rien, pas de compte à rebours, pas d'explication sur les LIVE du déroulement de la séquence EDL, aucune explication, nada. A côté de ça, le LIVE du CNES était bien plus passionnant à suivre, c'était plus dynamique, mieux filmé, et les intervenants étaient intéressants (même si, n'ayant rien à dire sur Schiaparelli, il fallait meubler). Le seul machin sensé de l'ESA, finalement, c'était le fil twitter.
Dernière édition par Nirgal le Jeu 20 Oct 2016 - 11:57, édité 5 fois