Fuites dans l'ISS

Thierz a écrit:Question bête, est-il envisageable de localiser la fuite par l'extérieur ? Je pense à la caméra installée sur Canadarm, qui pourrait observer un dégazage, à condition que le gaz perdu soit reconnaissable dans le vide (pulvérisation d'un aérosol, de vapeur d'eau ou je ne sais quoi dans Zvezda). Ca fait beaucoup de "si" et ça ressemble plus à Hollywood qu'à la réalité, mais bon, je soumets l'idée comme ça, sans filtre.

Dans un contexte différent, sans Canadarm, de la mémoire que j’ai de mes lectures de la presse à cette époque, cela a été fait pour Specktr dans les années 1990. Sans succès. Alors qu’il était facile de mettre de grandes quantités de gaz colorés dans un module complètement dépressurisé.

Un problème pourrait être que si les fissures sont multiples, le gaz peut sortir de plusieurs endroits à la fois ou ne pas sortir en quantité suffisante sur une période de temps courte pour être visible.

Mais l’histoire ne se répète pas : Spektr avait été victime d’un choc violent et l’ISS a davantage de ressources pour des investigations de l’intérieur et de l’extérieur.

A noter que le présent incident intervient alors que Nauka est enfin presque prêt.

A mon avis, même si la fuite n’est pas bien localisée, il existe des procédés pour la colmater depuis l'extérieur de la station.

En effet, depuis l’échec, à la fin du siècle dernier, de la tentative de remise en état du module Spektr, des expériences ont été conduites dans l’espace par la NASA il y a une quinzaine d'années pour apprendre à procéder à la réparation du bouclier thermique de la navette spatiale en remplaçant des tuiles endommagées ou arrachées avec divers types d’enduits, appliqués sous une forme de fluide visqueux, ou de mousse, et se rigidifiant dans l’espace, avec un effet consolidant et isolant sur le plan thermique pour les matériaux fragilisés qu’ils recouvrent. 

Il faudrait vérifier que ce procédé assure l’étanchéité, mais cela paraît plausible.

La navette spatiale a parfois permis d’acquérir des savoir-faire utiles malgré ses coûts prohibitifs et ses défauts. 

Réparer le bouclier thermique de la navette spatiale pour que celle-ci puisse affronter le retour dans l’atmosphère à 28 000 km/h était a priori plus complexe et délicat que colmater une fuite sur une station orbitale.  

Un cargo Dragon ou Cygnus pourrait apporter une grande quantité d’enduit à l’ISS et les astronautes pourraient lors de sorties extra véhiculaires badigeonner de vastes zones de la surface de Zvezda avec cette substance. 

Bien sûr, il faudrait que le travail soit effectué de manière minutieuse autour des hublots, des antennes, des câbles, des poignées...

Énorme travail au cours duquel le record du nombre d’astronautes sortant simultanément dans l’espace pourrait être battu (3 astronautes pour la réparation du Télescope spatial Hubble je crois).

Mais cette réparation apporterait une expérience extrêmement utile pour rendre plus résilients les vaisseaux habités qui effectueront les traversées interplanétaires vers Mars et Venus.

vp a écrit:

PierredeSedna a écrit:
Énorme travail au cours duquel le record du nombre d’astronautes sortant simultanément dans l’espace pourrait être battu (3 astronautes pour la réparation du Télescope spatial Hubble je crois).

La seule EVA ayant concerné 3 astronautes (Thuot, Hieb, Akers), c'est déroulée lors de STS-49 pour réparer Intersat VI/F3, le 13 mai 1992.

A noter que le 16 septembre 1993, 4 astronautes se sont trouvés simultanément en sortie extravéhiculaire, lorsqu'il y a eu une EVA Russe (avec Tsibliev et Serebrov sur Mir) le même jour où les Américains (Walz et Newman sur STS-51) sont sortis.

En effet ! C'était pour Intelsat VI/F3 et non pour Hubble. Sur la photo ci-dessous, on voit les trois astronautes durant leur EVA.