zx Ven 23 Mai 2008 - 19:28
sautera, sautera pas
http://fr.news.yahoo.com/afp/20080523/tsc-canada-france-espace-parachute-prev-c2ff8aa.html
NORTH BATTLEFORD (Canada) (AFP) - Un parachutiste français de 64 ans, Michel Fournier, doit tenter ce week-end un saut en chute libre de 40 km au dessus des grandes plaines de l'ouest canadien, rêve d'une vie et record absolu qui pourrait ouvrir la voie au sauvetage d'astronautes.
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Michel Fournier et son équipe effectuaient les derniers préparatifs à North Battleford, dans la province canadienne de la Saskatchewan, où une nacelle pressurisée accrochée à un ballon stratosphérique doit l'amener à une altitude de 40.000 mètres, d'où il se lancera dans le vide pour devenir le premier homme à franchir le mur du son.
"Tout se passe très bien. On est en train de contrôler tout le matériel, les tests vont bien, le moral est bon. Tout est OK", a-t-il dit à l'AFP jeudi soir.
Si la météo le permet, l'ex-officier revêtu d'une combinaison pressurisée lui permettant de supporter des températures de moins cent degrés, s'élèvera à l'aube, dimanche ou lundi dans le ciel immense des prairies canadiennes pour ce saut historique autant que périlleux. A priori, le saut aura plutôt lieu dans la nuit de dimanche à lundi, a-t-il indiqué.
S'il réussit, il établira quatre records du monde: celui de la vitesse en chute libre (1.500 km/h), de la durée de la chute libre, de l'altitude de saut, ainsi que de l'altitude de vol humain sous un ballon.
Mais, au delà de l'exploit, M. Fournier qui a plus de 8.600 sauts à son actif et détient le titre français du plus haut saut en parachute à 12.000 mètres, s'est aussi fixé pour objectif "d'améliorer la sécurité des spationautes".
Ce saut "contribuera au développement des techniques et à la sûreté des vols stratosphériques du futur", à un moment où le tourisme de l'espace entre dans le domaine du possible, a fait valoir le spationaute français Jean-François Clervoy qui parraine la tentative.
Cette nouvelle tentative, après des années d'efforts, témoigne de la détermination du colonel parachutiste de réserve qui a déjà mené deux essais infructueux en 2002 et 2003.
"Depuis notre dernière tentative, en août 2003, et la déchirure du ballon au décollage, il a fallu retrouver un ballon fiable, de nouveaux partenaires, renouveler les autorisations, et remobiliser les forces vives. Ce qui fut fait", explique-t-il sur son site internet.
Si cette fois son ballon amène Michel Fournier jusqu'à la stratosphère, sa vie dépendra de son équipement, de son alimentation en oxygène, de sa combinaison et des parachutes destinés à stabiliser sa chute et à la freiner avant de toucher le sol.
"Le risque zéro n'existe pas, mais on a tenté de tout prévoir", avait-il dit sobrement lors d'une conférence de presse fin avril à Paris.
Il avait simulé avec succès l'an dernier les conditions de pression de sa chute dans l'espace lors d'un test dans un caisson "hypobare" de la société marseillaise d'ingénierie en milieux extrêmes Comex.
Avant lui, en 1960 le capitaine américain Joseph Kittinger a sauté de 31.333 mètres dans le cadre d'une expérience médicale. Et, en 1962, le Soviétique Evguéni Andreïev a sauté de 24.483 mètres et établi le record du monde de saut en chute libre.